L’Europe peut-elle encore ignorer 18 millions d’emplois déclarés à domicile ?
4 % des emplois européens : c’est ce que représente aujourd’hui l’emploi à domicile déclaré en Europe, sans compter son potentiel énorme de croissance. Pourtant, les élus européens tardent à s’engager pour développer ce modèle porté par la société civile et capable de répondre aux enjeux de la dépendance, du travail des femmes ou encore de l’intégration des populations peu qualifiées.
Le 26 mai dernier, les citoyens européens se sont exprimés. La cartographie du Parlement est redessinée, c’est maintenant le temps de l’action. Agir pour améliorer la vie des citoyens européens, c’est agir en faveur d’un secteur utile au quotidien de millions de foyers : l’emploi à domicile.
L’accompagnement à domicile est une réponse incontournable aux grands défis qui se présentent dans les 10 ans à venir : vieillissement de la population (avec 25 % de la population européenne qui sera âgée de 65 ans et plus en 2035 !), travail des femmes, conciliation des temps de vie, soutien du taux de natalité, intégration des populations migrantes grâce à des emplois décents et pourvoyeurs de droits sociaux (grilles de salaires, retraite, santé au travail, etc.).
Outre son utilité sociale évidente, ce secteur ouvre un potentiel de croissance énorme, avec à la clé plus de 18 millions d’emplois déclarés à l’échelle européenne dans les prochaines années. À condition de donner un cadre social commun à ce secteur d’avenir et de favoriser l’émergence d’un modèle vertueux décourageant le recours au travail informel.
Pourtant, le manque d’engagement de la classe politique questionne. Qu’attend Bruxelles ? Mesdames et messieurs les députés européens, quelle Europe voulons-nous ? Ne laissons pas l’uberisation de l’économie prendre le dessus. Ne prenons pas le risque de voir s’installer un système souterrain où les travailleurs à domicile seraient contraints d’accepter des conditions de travail indignes, soumis à une trop grande flexibilité du travail, et donc à l’insécurité professionnelle.
Créons au contraire un écosystème vertueux, fondé sur la responsabilité citoyenne de l’employeur vis-à-vis de son salarié, favorisant l’accès de personnes peu qualifiées au marché du travail, l’intégration des populations migrantes. Mettons les droits sociaux, la professionnalisation et l’accroissement des compétences au cœur de ce modèle.
Il vous appartient d’impulser une politique fiscale d’incitation au travail déclaré, la création d’outils de déclaration simplifiés via une plateforme numérique performante. Et plus encore. Puisque l’augmentation de l’emploi déclaré créera mécaniquement une hausse des cotisations et donc le financement d’une véritable protection sociale pour tous les salariés à domicile.
C’est aujourd’hui que se joue l’avenir des métiers du domicile. Mais, bien au-delà, c’est un projet de société qui se dessine, et nous avons tous à y gagner pour que l’Europe soit au service de l’utilité sociale et du mieux vivre des citoyens.
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Une Europe sociale aux côtés de tous les domiciles