Présenté le 6 mars à Bruxelles, après plus de deux ans de travail en collaboration avec des partenaires de la société civile, le Livre Blanc européen a très largement bénéficié du soutien de la part des intervenants présents. Tous ont salué la qualité des propositions politiques formulées qui visent à renforcer l’Europe sociale. Retour sur les moments forts et les engagements politiques de cette journée, concrétisés par la signature du Call for action par les députés présents.
La Commissaire européenne à l’Economie et à la Société numériques Mariya Gabriel a notamment souligné l’importance des outils numériques dans le processus de reconnaissance du secteur de l’emploi à domicile, et de l’impératif selon lequel « les technologies doivent servir les êtres humains et non l’inverse. Le secteur de l’emploi à domicile a des réponses innovantes à apporter et est très important d’un point-de-vue économique et social ». Elle a rappelé son soutien pour accroître la visibilité du secteur et pour œuvrer au « développement des compétences numériques des prestataires et destinataires de services », qui favoriseraient selon elle l’émergence d’un secteur dans une large mesure non-déclaré, et seraient bénéfiques pour « faire correspondre la demande et l’offre et faire profiter des personnes en quête d’aide et de soins à domicile » mais aussi pour les finances publiques des Etats, dans la mesure où une extension des droits sociaux à des travailleurs qui en étaient jusqu’alors dépourvus assurerait un meilleur financement des organismes de sécurité sociale.
Le député européen Brando Benifei (S&D, Italie) a rappelé que l’emploi à domicile constituait l’activité professionnelle principale d’un très grand nombre de travailleurs dans l’Union européenne, et qu’une « adaptation en matière de mise en place des formations et du suivi des qualifications professionnelles » assurerait une meilleure reconnaissance et une plus grande valorisation d’un secteur parfois méconsidéré.
La députée européenne Sofia Ribeiro (PPE, Portugal) a quant à elle estimé que la professionnalisation était indispensable pour lutter contre la « stigmatisation des travailleurs du domicile » et pour assurer une meilleure prise en charge des personnes les plus vulnérables ; elle a en outre souligné que la massification des formations professionnelles dans le secteur de l’emploi à domicile était une potentielle solution à la « surcharge des soins de santé publics, au regard du nombre croissant de personnes en besoin de soins dans les cinquante prochaines années ». Elle a appelé les acteurs européens à se saisir du sujet dans le cadre de la campagne pour les élections européennes prévues à la fin du mois de mai.
Elisabeth Morin-Chartier (PPE, France) a insisté sur l’importance de faire vivre le secteur de l’emploi à domicile et de le « protéger par un dialogue social, par une professionnalisation – il faut que ces emplois soient reconnus, c’est par ce biais que l’on gagnera leur existence dans le monde salarial ». Indifféremment de leur couleur politique ou de leur nationalité, les représentants des institutions européennes se sont tous mis d’accord sur le caractère primordial de la professionnalisation et des vertus qu’elle induirait à la fois pour les employés du domicile, mais aussi pour les employeurs et plus largement pour tout un secteur économique et social et pour les enjeux publics de santé et d’emploi qui attendent l’Union européenne dans les décennies à venir.
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Une Europe sociale aux côtés de tous les domiciles