Les partenaires sociaux PHS – à savoir l’EFFAT, l’EFFE, l’EFSI et UNI Europa – ont co-organisé un événement au Parlement européen le 29 septembre 2022 avec le soutien de la députée européenne finlandaise Sirpa Piëtikainen, sur les opportunités pour le secteur PHS à la suite de la publication par la Commission de stratégie européenne en matière d’accueil et de soins en présence de représentants d’Etats membres, de la société civile de la Commission et du Cabinet de la Vice-présidente de la Commission européenne, Dubravka Šuica.
Les personnalités politiques présentes ont incité la Commission et le Conseil a mieux collaborer avec les partenaires sociaux pour avancer dans le bon sens.
Marion Finke, membre du cabinet Šuica, a souligné que le secteur des PHS a un énorme potentiel pour répondre à la demande croissante de soins au niveau européen. La vice-présidente du Parlement, la députée européenne Evelyne Regner (groupe S&D), a salué les mesures de la stratégie européenne des soins, mais a souligné l’importance d’approfondir et de changer la culture autour des soins et des soignants. De plus, elle a souligné que leurs besoins devaient être davantage respectés par la société pour le travail de soins, reflété dans une rémunération équitable, des conditions de travail et la prise en compte du profil de ceux qui travaillent dans le secteur. La députée européenne Véronique Trillet-Lenoir (groupe Renew) a ajouté à cela l’importance de la santé mentale des travailleurs et la nécessité de lutter contre le travail non déclaré. De son côté, la députée européenne Eugenia Rodríguez Palop (groupe GUE/NGL) a souligné la nécessité pour les États membres de ratifier la convention 189 de l’OIT à l’image de l’Espagne, pour renforcer les conditions de travail des travailleurs.
Après les interventions des eurodéputés, les partenaires sociaux PHS ont présenté leur position commune sur la stratégie européenne des soins. Ils appellent la Commission européenne à reconnaître les secteurs PHS en tant que tels et à reconnaître les différents métiers qui le composent et les compétences de ces travailleurs. Les partenaires demandent une révision des définitions incluant plus clairement les PHS dans la proposition de recommandation du Conseil. Afin de garantir davantage les droits et les conditions des travailleurs PHS, les partenaires sociaux incitent les États membres à promouvoir le renforcement des capacités des partenaires sociaux et de la négociation collective sectorielle. Ils demandent également la création d’un cadre politique pour renforcer la lutte contre le travail non déclaré, très prégnant dans le secteur des PHS et non mis en avant dans la Stratégie européenne de la Commission. En outre, Lilana Keith, représentante de PICUM, a souligné que les travailleurs migrants devraient être pris en compte dans les dialogues sociaux sectoriels pour assurer leur représentation directe. En effet, en plus des conditions de travail déjà précaires dans le secteur, les travailleurs migrants sont confrontés à des défis supplémentaires dus aux particularités législatives et nationales (i.e. permis, conditions d’admission, etc.). Les partenaires sociaux ont par la suite été questionnés sur les bonnes pratiques du secteur PHS comme les titres services en Belgique ou la création de convention collective dédiée au modèle d’emploi direct en France. S’en est suivi un débat avec les participants sur l’utilité de dispositifs publics d’aide globale tels que le Chèque-Service belge ou le cadre réglementaire SAP français. La situation spécifique des travailleurs au pair a également été évoquée. En conclusion, Lieve Verboven, directrice du bureau de l’OIT pour l’Union européenne et les pays du Benelux, a exprimé les « 5 R » nécessaires pour le secteur des PHS, notamment la reconnaissance, la réduction et la redistribution du travail de soins non rémunéré, la récompense de la main-d’œuvre et sa représentation. Elle a également souligné que le secteur pouvait compter sur l’OIT pour son soutien vers plus de formalisation et de meilleures conditions de travail.
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