Lancé en décembre 2018, le projet Advancing Personal and Household Services (Ad-PHS) a récemment été le cadre de deux ateliers organisés par l’EFFE, membre actif du projet : l’un à Madrid le 25 juin, le deuxième à Paris le 1er juillet.
Pour rappel, le projet Ad-PHS a pour objectif principal de créer un point de contact unique pour soutenir, guider et conseiller les autorités publiques européennes dans l’élaboration de leurs politiques en matière de PHS.
Au niveau européen, les services aux personnes et aux ménages (PHS) désignent un large éventail d’activités qui contribuent au bien-être des familles et des personnes à leur domicile : garde d’enfants, prise en charge à long terme des personnes âgées et des personnes handicapées, ménage, cours de soutien, bricolage, jardinage, assistance informatique, etc.
En réunissant les principales parties prenantes européennes, le projet Ad-PHS vise dans un premier temps à améliorer la compréhension théorique et pratique des politiques de PHS, notamment leur diversité, parmi les Etats membres de l’UE. Dans un second temps, le projet développera des instruments communs, tels que des lignes directrices et une plateforme européenne unique.
Retour sur le séminaire espagnol
L’EFFE aux cotés de l’AESPD, association espagnole des services à la personne a organisé le 25 juin à Madrid, le séminaire Ad-PHS. Il s’est déroulé à la Représentation de la Commission européenne en Espagne en présence de nombreux acteurs institutionnels et de la société civile espagnole.
Les participants ont ainsi complété et validé la fiche pays tout en insistant sur la spécificité du secteur espagnol. Le volet « care » tombe sous le champ de la Loi dépendance de 2006 qui structure travailleurs et employeurs. Le volet « non care » tombe sous le champ du real Decreto de 2012. Les participants ont également pu échanger sur deux bonnes pratiques autours des tables rondes portant sur le dialogue social et les systèmes de titre services.
Retour sur le séminaire français
L’atelier organisé à Paris s’est quant à lui organisé autour de l’étude et du débat autour de deux bonnes pratiques en France en matière de PHS : les structures dédiées au dialogue social ainsi que le développement de plateformes et d’outils numériques accessibles aux acteurs du secteur et utiles à sa consolidation. Organisé dans les locaux d’IPERIA L’Institut, l’atelier a réuni un panel d’experts et de spécialistes, parmi lesquels Julien Jourdan, Directeur-général de la Fédération des Services à la Personne (FEDESAP), Mehdi Tibourtine, Directeur juridique de la Fédération du service aux particuliers (FESP), et Stéphane Fustec, Secrétaire fédéral de la CGT et Président du Conseil national paritaire du dialogue social (CNPDS) pour le volet dialogue social. Adrien Gauthier, responsable de la communication et des partenariats de l’ACOSS, Didier Humbert, co-fondateur et Président – Directeur général d’Ogust, logiciel de gestion des services à la personne, et Alexis Deneux, fondateur du logiciel de services à domicile Top-Webgroup, ont quant à eux débattu sur les thématiques des plateformes numériques dans les PHS.
Il est principalement ressorti des deux tables rondes que le secteur de l’emploi à domicile pâtit d’un manque d’attractivité lié notamment à une base salariale faible, un insuffisant renouvellement du personnel lié à son vieillissement, et un dialogue social rendu parfois compliqué par le manque de prérogatives suffisantes pour les syndicats notamment en matière de formation professionnelle. Les aspects de santé et sécurité au travail bénéficient quant à eux de progrès substantiels permettant une meilleure couverture des risques santé et maladie des travailleurs dans l’exercice de leurs fonctions professionnelles au domicile de leur employeur. La convention collective du secteur de l’emploi à domicile demeure un levier de sécurité suffisamment solide pour assurer de bonnes négociations entre les partenaires sociaux du secteur.
Quant aux aspects du numérique, la facilitation de démarches de déclaration de travail tels que la numérisation du dispositif CESU, ont permis une plus grande sécurité de la relation de travail et une simplification des démarches administratives pour les employeurs. De tels outils de gestion performants, comme Ogust, permettent à terme de dégager des marges d’efficacité, donc de productivité et d’investissement vers plus de rentabilité.
Toutefois, la concurrence entre les différentes plateformes mises en place par les pouvoirs publics, notamment les collectivités territoriales, peut s’avérer être un frein à leur bonne efficacité.
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Une Europe sociale aux côtés de tous les domiciles